Mauvaise pose et mauvaise qualité des huisseries et menuiseries extérieures : la SCCV Antony Jean Zay doit les changer !

Stockage des fenêtres non conforme à la norme NF DTU 36.5 P1-1 d’avril 2010

En mai 2023, ce sont la qualité visuelle des fenêtres et leur stockage à tous les vents sur les terrasses et balcons qui ont fait naitre l’inquiétude sur le déroulement du chantier Rooftop. Toutes de bois et avec de larges montants, elles ne ressemblaient pas du tout en termes de modernité et de luminosité à ce qui nous avait été vendu par le promoteur. Nous étions alors loin d’imaginer l’ampleur du désastre et des problèmes révélés par l’expertise de décembre dernier…

En décembre 2023, l’experte, Sabrina Belbraik a malheureusement confirmé nos soupçons de mai 2023. Mais que constate-telle dans nos appartements ?

La pose des fenêtres favorise les infiltrations d’eau

Tout d’abord, les menuiseries extérieures ont été posées en dépit de toutes les règles de l’art. Par exemple, il n’y a aucun rebord (techniquement nommé : rejingot) sur toutes les portes-fenêtres des terrasses privatives visitées. Ces rebords n’existant pas, il n’y a pas de pente, et donc, souligne l’experte, cela « peut entraîner la stagnation de l’eau, provoquant des problèmes d’étanchéité et d’infiltration » avec le risque « d’endommager les zones situées sous les fenêtres », de générer des « soucis d’humidité, de moisissure et d’infiltration, avec des conséquences potentielles sur le parquet. ».

Absence partielle de joint.

Ensuite, elle observe sur toutes les fenêtres et portes-fenêtres, de la négligence dans la pose des joints de vitrage, voire même dans certains cas, une absence totale de joint. Pas difficile d’en imaginer les conséquences sur l’efficacité et la qualité de l’étanchéité à l’air et à l’eau des menuiseries extérieures. « Une installation précise et l’utilisation de joints de qualité sont essentielles pour assurer une performance optimale en matière d’isolation des fenêtres » insiste-t-elle dans son rapport.

Des fenêtres fournies sans la norme NF

À ce jour aucun diagnostic valable des performances thermiques ou acoustiques des fenêtres n’a pu être produit par le fournisseur CAP SAM, le promoteur Pierre Étoile ou par le certificateur CERQUAL. Les étiquettes des fenêtres contrôlées n’indiquent aucune performance à l’exception des émissions dans l’air intérieur et ne portent pas le logo NF. Et ce n’est pas l’épaisseur des montants qui y changera quelque chose. Il sont d’ailleurs si larges qu’ils atténuent de 40% la lumière naturelle, soit le double de ce qui est habituellement constaté, alors même que la réglementation demande à maximiser la lumière naturelle pour le confort de chacun.

Porte-fenêtre endommagée sans rejingot.

Des menuiseries neuves dans un état déplorable

Enfin, elle constate que plus de la moitié des menuiseries extérieures des appartements visités devront être remplacées et non réparées. « Le bois des fenêtres et des portes-fenêtres a subi des dommages importants en raison d’un stockage inapproprié sur le chantier, comme le montrent des photos prises par des tiers, ainsi qu’une mauvaise installation et un manque de protection. Ces incidents peuvent altérer le bois, affectant l’aspect et la qualité des fenêtres. », écrit-elle en conclusion.

Une facture de 20 000 à 30 000 € par appartement

Contrairement à ce qui a été déclaré par le promoteur et ses équipes techniques, les fenêtres endommagées ne peuvent pas être réparées comme cela a été constaté dans certains appartements. De même, la création du rejingot manquant nécessite la dépose de la fenêtre. L’experte est formelle sur ces points.
Quant au prix d’une fenêtre, il peut varier considérablement en fonction de plusieurs facteurs tels que la taille, le matériau, le type de vitrage, le style et la complexité de l’installation. Dans son rapport, l’experte indique une fourchette de prix pour le remplacement d’une fenêtre ou d’une porte-fenêtre comprise entre 1.500 et plus de 3.000 euros, coûts de reprise de l’isolant, des finitions autour des menuiseries et de la main-d’œuvre, non inclus. Ainsi, estime-t-elle « le prix total des changements de fenêtres dans un logement peut facilement dépasser les 20 000 euros, voire les 30 000 euros » citant l’exemple d’un T3 avec 6 fenêtres pour lequel le coût pourrait dépasser les 30 000 euros.

En conclusion, tous ces constats sur la qualité et la pose des huisseries et menuiseries extérieures permettent d’avoir des doutes légitimes sur les performances plus générales (et notamment thermiques) du bâtiment, ce qui remet en question l’obtention du label NF Habitat HQE contractuel. Il faut donc obligatoirement changer la majorité des fenêtres. Mais quand ? Par qui ? Et qui paiera la facture ? La réponse est au bout de l’action. La SCCV Antony Jean Zay doit les changer !